Il s’apprêtait à traverser la France à vélo sur 2000 kilomètres, ce costarmoricain de vingt-quatre ans a vu son projet s’arrêter plus tôt que prévu. Après quelques jours de trajet, une défaillance matérielle l’a contraint à ne pas poursuivre son aventure.

Aux côtés d’Axel, son compagnon de route, et d’un de leurs amis, Clément savoure la première fin
d’étape à Aix-en-Provence. Archives

À l’instar des cyclistes professionnels, Clément Le Nôtre avait pour projet cet automne de sillonner les routes de l’hexagone à vélo. Lui qui a pour habitude de tendre le pouce à travers l’Europe, le contexte sanitaire lui a permis de remettre en question sa façon de voyager. Revenu de Roumanie pendant le confinement, l’envie de repartir sur les routes ne s’est pas fait attendre.


« Découvrir le pays par d’autres voies »
« Pour moi le voyage c’est rencontrer des gens et le stop c’est génial pour ça. Souvent je me poste à proximité des axes autoroutiers donc ça me permet d’aller vite et loin. Mais là j’avais pas seulement envie d’aller d’un point A à un point B. Avec mon vélo, je voulais voir davantage de paysages et faire des rencontres différentes. Par exemple, c’est super qu’un gars que tu croises au Café le matin te conseille de passer par l’Ardèche plutôt que par un autre coin. L’idée c’était aussi de prendre le temps de découvrir le pays par d’autres voies. » confie Clément.
Parti de Salernes dans le Var, le vendredi 9 octobre, le jeune cycliste a parcouru trois cents
kilomètres sur les deux mille qu’il s’était fixé. En passant par la ViaRhôna puis en rejoignant des villes comme Annecy, Dijon et Lille, il souhaitait arriver en Bretagne d’ici à la Toussaint.

Les Gorges du Verdon, cadre de départ idyllique d’un tour de France. Archives

Quatre jours de trajet
Seulement voilà, le vélo récupéré dans le sud de la France n’était, lui, pas prêt à un tel périple. Trop léger pour supporter le poids des bagages, le cadre du cycle s’est fissuré après quatre jours de trajet.
Après avoir effectué les réparations nécessaires, décision a été prise de ne pas se remettre en selle.
« C’est forcément une déception. Après avoir vu des paysages aussi incroyables que les Gorges du Verdon, t’as pas envie que ce sentiment s’arrête. Ça fait cliché, mais le vélo c’est la liberté. La seule contrainte que t’as c’est toi… et à la limite ton matériel. (rires) C’était compliqué de continuer dans ces conditions et de prendre le risque de casser le vélo. Autant j’aime l’aventure mais ça n’avait pas de sens de se mettre en danger. » confesse-t-il.
Philosophe, Clément ne veut pas rester sur ce qu’il qualifie comme un « échec ». Il estime avoir appris de ses quelques jours de voyage et s’est promis de reporter son tour de France à plus tard. Nul doute qu’il saura à nouveau plonger la tête dans le guidon.

Raphaël RUFFLE-MARJOT